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      u cours de son éducation, une fille aura davantage tendance à adopter une attitude polie, douce, discrète, presque fragile. Tu devras te contenter de ça Mademoiselle ! Oui parce que l’émancipation de la femme, ça, on valide. Mais de là à tolérer qu’elle se mette en jupe dans la rue, ou qu’elle se pose sur un banc pour bouquiner, faut pas pousser.

« Nombre d’entre eux préfèrent rester muets et immobiles lorsque cette dernière se fait racoler. »

Après avoir bataillé et s’être émancipée de cette condition misogyne, une femme doit-elle continuer à avoir peur ? Le harcèlement de rue les conforte dans l’idée qu’elles n’y ont pas leur place, tard le soir, ou tout simplement en se rendant sur leur lieu de travail. Le corps est ici considéré comme un appât, un joujou, qu’on hèle, tripote ou raille, un objet exclusivement masculin. L’homme est ainsi assimilé à un prédateur viril et la femme à une 

 

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Barbie de rue

«Le système éducatif ne pourra pas enrayer cette problématique, sans une réelle coopération parentale.»

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Une jupe trop courte, un décolleté trop plongeant : combien de fois une fille a dû remonter se changer dans sa chambre parce que sa tenue vestimentaire ne convenait pas à ses parents ? En revanche quel père demanderait à son fils de quitter son short pour un pantalon plus long ?


Racines du mal 

Désormais, les lieux à la mode pour zoner et se dégoter une petite poulette bien fraîche, ce sont ces coins de rue, ces murs de quartier et ces trottoirs sur lesquels nous marchons chaque jour. Habituellement féminines, les cibles de ces dragueurs urbains subissent des persécutions que bon nombre d’hommes n’ont jamais eu à supporter. Zoom sur ces inégalités bien trop souvent ignorées ou étouffées.

il est souvent exclu qu'elles sortent la nuit, notamment si elles sont seules.» Pour éviter que les enfants ne tombent dans les stéréotypes, et intègrent dans leur esprit ce procédé hiérarchisant et excluant la femme de l’espace public, il est essentiel de les sensibiliser à l’égalité entre les sexes, dès leur plus jeune âge. Le système éducatif ne pourra pas enrayer cette problématique, sans une réelle coopération parentale. Il serait bon de penser à déculpabiliser les filles afin qu’elles puissent assumer leurs choix et leur liberté, mais surtout, pour qu’elles s’affirment et cessent enfin d’avoir peur.


Bref, on lui apprend et la conditionne à être vulnérable et soumise. Papa et Maman y participent joyeusement d’ailleurs et préfèrent la prévenir « interdiction de rentrer tard et seule. Pas question non plus de fréquenter le petit Kevin, ni de traîner dans le parc du quartier ». Non, non. Une fille apprendra à ne pas fréquenter n’importe qui ni porter n’importe quoi. Pas question non plus de flâner dans les rues. Barbie va au travail,

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Trouve 

ton style !  

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Lutter  

Wesh mec,

t'en penses quoi 

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Les femmes se sentent donc moins à l’aise et privilégient les déplacements rapides et fonctionnels, comme aller au travail ou faire les courses, tandis que les hommes se meuvent sans complexe ni contrainte particulière. Il est rare de voir un homme inquiet lorsqu’il se fait interpeller dans la rue. Une femme, elle, aura tendance à accélérer le pas ou faire mine de répondre au téléphone. C’est de sa faute? Non, en vrai, c’est ce qu’elle aura appris pendant toute son enfance. « Les hommes à la bagarre, les filles aux fourneaux ! » Vraiment ? En 2015, une femme doit se résoudre à ça ?

« La femme est considérée comme un appât, un joujou, quon hèle, tripote ou raille, un objet exclusivement masculin. »

Traiter la femme comme un morceau de viande et la siffler dans la rue résulte d’une attitude peu réfléchie mais surtout d’un besoin de virilité et de supériorité masculine totalement archaïque.

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      en croire le comportement de certains hommes, l’époque de Cro-Magnon semble loin d’être révolue. D’après Capucine Coustere, « les femmes sont considérées comme passives, désirables, devant demeurer pures, c’est-à-dire vierges, tandis que les hommes se doivent d’être actifs, désirants, et censés multiplier les expériences sexuelles ». Ces diktats ne font qu’accroître les inégalités hommes-femmes et encourager ce type de comportements.

proie potentielle. En plus d’avoir des conséquences physiques et psychiques sur la vie d’une femme, le harcèlement renforce les clichés et  la méfiance des femmes envers les hommes. Il est important de se rappeler qu’un homme est également en mesure de réfléchir et de prendre la défense d'une femme. Malheureusement, nombre d’entre eux préfèrent rester muets et immobiles lorsque cette dernière se fait racoler.

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une altération du discernement, une perte d'estime de soi et surtout favorise les phobies sociales. » Elle se culpabilise, se ramène à la condition d’objet accolée à une date de péremption et se focalise sur l’inégalité croissante qui sépare les hommes des femmes. Il est essentiel de prendre du recul face à ces interpellations et de se rappeler qu’il est possible de se défendre et de souligner à son agresseur qu’il est aussi fragile qu’une femme. 


Quel homme supporterait qu’une femme le suive dans la rue sur plusieurs mètres, en l’insultant et en portant atteinte à son intégrité? 

Humainement, ce genre d’attitude est inconcevable. Il est donc important de mettre les points sur les i en affirmant sa personnalité tout en assumant sa féminité.




« Quel homme supporterait qu’une femme le suive dans la rue ? »

Pressurisées par cette image parfaite qu’elles se doivent à tout prix d’arborer. Un sentiment d’infériorité par rapport aux hommes se fait alors ressentir, et les femmes, face au harcèlement de rue, sont souvent envahies par la honte, le dégout et l’anxiété. 


« Elle se culpabilise, se ramène à la condition d’objet, accolée à une date de péremption. »

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Qu'en pense Irène Zeilinger ? Écoute le point de vue de cette

sociologue.


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   ace à certains comportements masculins déplacés et répétés, une femme peut rapidement perdre confiance et remettre totalement en question son estime d’elle-même. D’après Janine Silvestre, psychologue clinicienne « le sentiment d'insécurité domine chez la femme avec une tendance au repli sur soi. Cette indisponibilité psychique perturbe le développement psychoaffectif et les attitudes relationnelles avec les hommes. » 

Chaque jour, les femmes sont confrontées à l’inaccessible standard de beauté placardé et affiché par les mannequins de séries B et de publicités. 

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Barbie va à l’école ou à son cours de danse et pour les excursions urbaines et nocturnes Barbie n’ira pas ! 

Pour Capucine Coustere, spécialiste de l’égalité de genre, le risque de subir une agression sexuelle inquiète les parents qui, s’ils ont un garçon et une fille, adopteront deux types d’éducation bien différents concernant certains comportements à avoir en société « Au moment de l’adolescence, les garçons se voient accorder plus d’autonomie et les filles plus de restrictions spatiales. Si elles peuvent généralement sortir en groupe la journée dans un certains nombres de lieux (...),

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Si pour le dragueur le classique «Hey mademoiselle» un peu trop insistant semble anodin, pour sa victime, il peut avoir de réelles conséquences lorsqu’il se répète trop fréquemment. « L’isolement relationnel accentue les privations d'un partage émotionnel avec autrui, un sentiment de honte,

Lutter  

Wesh mec,

t'en penses quoi